Dans les rues de Nantes et Tulle La Confédération paysanne dévoile son plan en six points pour sauver l'élevage
A Nantes vendredi 4 janvier 2013, la Confédération paysanne a rassemblé près d'un millier d'éleveurs pour présenter son plan pour sauver l'élevage. Les responsables du syndicat en ont profité pour demander un rendez-vous avec le principal élu local nantais... Jean-Marc Ayrault.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
En appelant les éleveurs à manifester à Nantes vendredi 4 janvier puis à Tulle samedi 5, la Confédération paysanne entendait présenter en grande pompe son plan pour sauver l'élevage.
Au soir de la première manifestation sur les terres du Premier ministre, le pari du syndicat semble réussi : près d'un millier d'éleveurs et quelques quarante tracteurs ont défilé dans les rues de Nantes pour alerter les pouvoirs publics de leurs difficultés et des menaces pesant sur la perennité des filières d'élevage.
Un revenu, une Pac juste et une amélioration des conditions de travail
Gérard Durand, secrétaire général de la Confédération paysanne et responsable des questions d'élevage, a ainsi présenté le plan de sauvetage de l'élevage proposé par la CP. Un plan qui tient en six axes précis.
Condition sine qua non pour la pérennité de l'élevage en France : une garantie de revenu pour les éleveurs. « L'acte de production doit être rémunéré en premier au sein des filières, explique le syndicaliste. Les éleveurs ne peuvent plus être la variable d'ajustement des prix. Sans prix rémunérateurs, il n'y aura plus d'élevage. »La réforme de la Pac constitue le deuxième axe de ce plan de sauvetage. Selon la CP, les aides ne sont plus versées à ceux qui en ont le plus besoin. Le syndicat appelle à une redistribution massive des aides actuellement versées aux céréaliers au profit des éleveurs. Pour la CP, cette redistribution des aides pourrait se concrétiser à la fois par la mise en place d'une prime au maintien du troupeau ruminant, une sorte de Pmtva élargie, mais aussi par une prime aux premiers hectares. Mais le syndicat considère que le seuil des 50 premiers hectares est dans la fourchette haute, la CP plaide plutôt pour un seuil de l'ordre de 20 ou 30 ha pour cibler davantage les plus petites exploitations.
Soutenir des exploitations à taille humaine
La Confédération paysanne souhaite, par ailleurs, un soutien plus important pour compenser les conditions de travail difficiles des éleveurs et la charge des astreintes. « Il faut arrêter de mener une politique qui pousse à la concentration et à l'agrandissement des exploitations », explique Gérard Durand. La Confédération paysanne suggère de créer un fonds de remplacement, qui serait financé, non pas par les seuls éleveurs, mais par tous les acteurs de la filière, pour prendre en charge le remplacement des exploitants et ainsi améliorer leurs conditions de travail.
Quatrième point du plan de la CP : le soutien à l'autonomie à la fois décisionnelle et alimentaire des exploitations. Le syndicat souhaite ainsi le développement d'une réelle politique visant à rendre les élevages plus autonomes dans leur alimentation, afin de limiter les achats d'aliments et réduire ainsi l'impact de la hausse et la volatilité des matières premières agricoles.
Avec les discussions sur le cinquième programme d'actions dans le cadre de la directive nitrates, la coupe est pleine aussi pour la CP en matière de charges administratives liées à l'environnement. Le syndicat demande une simplification drastique des contrôles dans les exploitations.
Enfin, le plan "sauvons l'élevage" de la Confédération paysanne intègre les revendications du syndicat en matière d'installation. « Sans renouvellement des générations, il n'y aura plus d'élevage », explique Gérard Durand. Le syndicat souhaite une révision profonde des critères d'accès aux aides à l'installation.
La CP veut voir Jean-Marc Ayrault et François Hollande
A Nantes, Gérard Durand était en tête d'une délégation pour rencontrer le préfet de Loire-atlantique, afin de lui remettre, non seulement ce programme pour l'élevage, mais aussi pour demander un rendez-vous avec le principal élu local du département : Jean-Marc Ayrault. Même scénario prévu à Tulle, le fief de François Hollande, où le syndicaliste compte demander un rendez-vous avec le chef de l'Etat.
Reste qu' à quelques jours des élections Chambres d'agriculture, la mobilisation du syndicat à Nantes et Tulle constitue une locomotive pour la campagne électorale. Dans le Morbihan, les revendications de la liste Confédération paysanne reprend en tous points le plan « sauvons l'élevage ».
La manifestation Sauvons l'élevage de la Confédération paysanne vendredi 4 janvier 2013 à Nantes:
A lire également : « Sauvons l’élevage ! » à Nantes et à Tulle où la CP dévoilera son plan |
Pour accéder à l'ensembles nos offres :